Aujourd’hui, Hermanos Gutiérrez, duo établi à Zürich, formé par les frères Estevan et Alejandro Gutiérrez, est heureux d’annoncer sa signature avec le label de Dan Auerbach, Easy Eye Sound, et de révéler les détails de leur nouvel album, El Bueno Y El Malo, à paraître le 28 octobre 2022.
Après un show secret sold-out à Paris en avril dernier, Hermanos Gutiérrez sera de retour dans la capitale le 5 octobre prochain – devant le succès, le show initialement prévu à la Maroquinerie a été déplacé au Trabendo. Le premier extrait de l’album, et chanson-titre du disque, est disponible dès aujourd’hui.
Le groupe est par ailleurs heureux d’annoncer sa toute première tournée américaine en tête d’affiche, ainsi qu’une participation au fameux Newport Folk Festival et un show au mythique Ryman de Nashville, en ouverture de Jason Isbell.
“Quand on joue ensemble avec Alejandro, c’est comme si nous conduisions une voiture” confie Estevan Gutiérrez. “Comme dans un road trip. Parfois, nous traversons le désert. Parfois nous longeons la côte. Mais toujours, nous sommes entourés par la nature, et sommes témoins de paysages magnifiques, de somptueux couchers de soleil ». La musique mitonnée par ces deux frères évoque les grandes plaines, la nature dans ce qu’elle a de plus sauvage, les cactus géants saguaros, les westerns spaghetti et les musiques des films de Morricone, Lynch et Jarmusch. Armés de leurs guitares, ils voyagent dans des paysages peuplés de vaqueros, vagabonds, fugitifs et d’amoureux, sans compter tous les fantômes qui viendront à l’esprit des personnes qui écouteront leur musique.
El Bueno Y El Malo fut une expérience inoubliable pour les Hermanos Gutiérrez: ils purent travailler avec Dan Auerbach dans ses studios Easy Eye Sound à Nashville, et y élaborer dix compositions mettant en lumière leur jeu de guitare singulier et intimiste, où l’un donne le rythme quand l’autre apporte les mélodies, le tout se mariant à la perfection pour ne faire qu’un. Ensemble, ils génèrent ce que Estevan appelle “une énergie plus dense et plus sombre”, reposant sur des arrangements complexes, un jeu à la fois simple et sophistiqué, et une complicité évidente.
Le projet a débuté il y a quelques années; Hermanos Gutiérrez auto-produisait alors sa musique, avant d’attirer l’attention en 2020. “Mon frère et moi”, raconte Estevan, “nous faisions tout nous-mêmes: la musique mais aussi les pochettes, les posters. Puis, il s’est passé un truc : durant le Covid, notre musique a pu être écoutée et streamée dans le monde entier, tout particulièrement notre album de 2020, Hijos del Sol. Peut-être que les gens cherchaient à échapper à leurs soucis et que notre musique leur permettait de voyager sans quitter leur maison.” Le bouche-à-oreille autour de la musique de Hermanos Gutiérrez fut tel, que celle-ci finit par faire son chemin jusqu’à Auerbach. Après une conversation de vingt minutes, le leader des Black Keys signait le duo sur son label Easy Eye Sound.
Quelques mois plus tard, les séances de El Bueno Y El Maldémarraient au Easy Eye Sound Studio : l’enregistrement fut rapide et limpide alors que les frères venaient tout juste de rencontrer Auerbach en personne. Ils travaillèrent à la volée, restant proches des structures des chansons qu’ils avaient ébauchées en Suisse, tout en restant ouverts à de nouvelles idées. El Bueno Y El Malo leur permet d’étoffer leur son: leur duo de guitares fondateur accueille dorénavant batterie, castanets, cordes et congas. Ces ajouts sont tellement subtils qu’ils semblent être subliminaux. Ils sont là pour souligner le jeu complexe, presque télépathique des deux frères. Le seul véritable « bouleversement » vint quand leur producteur les rejoint sur une chanson. Le duo peinait sur l’arrangement d’un titre et Auerbach suggéra une idée de mélodie, en leur jouant à la guitare. Les Hermanos aimèrent tellement l’idée qu’ils l’invitèrent pour l’enregistrement, renommant du coup la chanson “Tres Hermanos”.
Le titre de l’album est, bien évidemment, un clin d’oeil au légendaire western spaghetti de Sergio Leone The Good, the Bad, and the Uglymais aussi à la musique du film, signée par le maître Ennio Morricone. Mais le titre de l’album renferme une signification un tout petit plus profonde: “Nous pensons que tout le monde a un côté bon et un autre, sombre », explique Estevan. “C’est valable pour chacun d’entre nous, chaque moment, chaque situation. Nous possédons tous ces deux facettes ». Ce constat n’est pas cynique, il célèbre au contraire les différentes strates et la dualité de l’âme humaine. Et la musique, même si elle ne se pare pas de chant et de paroles, est le véhicule parfait pour explorer cette altérité.
