“J’essaie toujours de glisser un peu d’espoir dans tout ce que je fais” confesse le chanteur et songwriter Jeremy Ivey. “Même dans les situations les plus sombres et les plus critiques, on trouve toujours un peu de lumière.”
Aujourd’hui, Ivey annonce Invisible Pictures, son troisième album pour ANTI- Records qui sortira le 11 mars prochain.
Le premier extrait est le doux-amer “Orphan Child”, une chanson qui frotte un certain charme pop 60’s à des thèmes assez sombres, comme le sentiment étrange d’être encore en vie aujourd’hui, ou la propre expérience du musicien, élevé par des parents adoptifs.
“I’m an orphan honey / I’m a no-name nomad living in this great unknown,” chante Ivey, par dessus des guitares tranchantes et un orgue B3 bien gras. “Oui, je suis orphelin et je suis mieux seul ». Réalisée par Dylan Reyes, la vidéo conçue pour cette chanson montre un jeune garçon et Jeremy en train de marcher, gigoter et se promener à travers des décors plein de couleurs.
“J’ai toujours eu l’impression d’être né au mauvais endroit, au mauvais moment, dans le mauvais corps, avec les mauvais parents” dit-il pour expliquer la chanson et le thème de la vidéo. « Peut-être est-ce parce que j’ai été adopté, mais je pense qu’il y a autre chose. Dès notre naissance, nous sommes systématiquement jugés par rapport à notre sexe, notre race ou la culture dans laquelle nous avons été élevés. Recevoir de la haine pour quelque chose que vous n’avez pas choisi. C’est le sujet de cette chanson.”
Ivey a sorti son tout premier album solo The Dream and The Dreameren 2019, que le magazine américain Rolling Stone compara à Beck, période Mutations.” Le disque suivant, en 2020, Waiting Out The Storm, reçut également un bel accueil critique, y compris en France.
Au moment de commencer à travailler sur ce qui allait devenir Invisible Pictures, Ivey commençait tout juste à tourner son regard vers lui-même et se pencher sur sa propre histoire, pour le moins mouvementée, prenant du coup ses distances avec les commentaires socio-politiques de Waiting Out The Storm.
En juste quelques années, le musician était devenu papa, avait survécu au COVID, et assisté au naufrage de toute l’industrie musicale. Privé de concerts pendant plus d’un an, il décida de profiter de cette pause pour travailler ses compositions et revenir à une musique un brin plus complexe et sophistiquée, comme celle qu’il écoutait dans ses jeunes années, mais qu’il avait ensuite délaissée lors de son installation à Nashville et son mariage avec Margo Price.
“Je me suis mis à écouter beaucoup de Paco de Lucia et à jouer davantage avec ma guitare à cordes en nylon » se rappelle Ivey. « J’ai aussi commencé à utiliser plus de tons passants dans mes compositions, et je trouvais ensuite des accords pour aller avec ces mélodies, même si je ne savais pas ce que j’étais en train de jouer ».
Quand le temps vint d’enregistrer, Ivey continua à avancer en terrain inconnu et fit appel au très célébré producteur Andrija Tokic(Alabama Shakes), lui confiant la tâche d’assembler un groupe de musiciens avec lesquels il n’aurait jamais joué auparavant. Bien que certains de ces musiciens évoluaient dans le même milieu qu’Ivey, d’autres comme le violoniste de jazz Billy Contreras, lui étaient totalement étrangers. Ces toutes nouvelles rencontres musicales permirent de véritablement profiter de l’esprit de liberté et de découverte déjà à l’oeuvre dans l’écriture.
“Plein de gens différents, avec des formations musicales différentes sont allés et venus dans le studio alors que nous étions en train d’enregistrer” ajoute Ivey. “Dès qu’Andrija entendais un son dans sa tête, il allait direct chercher le musicien capable de le jouer. »
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