Il y a quelque chose qui tient du merveilleux dans chacune des chansons composées par le duo indie-rock Hey, King!. C’est probablement parce que Natalie London, chanteuse, songwriter, multi-instrumentiste originaire du Canada, et Taylor Plecity, sa partenaire musicale – également compagne à la ville –, chanteuse, percussionniste , originaire elle de Tucson, envisagent leur musique avec une curiosité enfantine doublée d’un esprit aventureux – la moindre des choses pour un groupe qui tient son nom du classique de Maurice Sendak, Where the Wild Things Are (Max & les Maximonstres).
Flashback: la carrière musicale de Natalie London était sur le point de décoller quand la jeune femme contracta la maladie de Lyme, Babesia et Bartonella. Alitée durant trois ans, sans pouvoir parler, marcher, lire ou écrire. Il lui faudra plusieurs années pour recouvrer ces aptitudes, ainsi que celle de jouer de la musique à nouveau. En 2016, elle publie un livre de mémoires, intitulé “Lyme Light” et raconté par Natasha Lyonne (Orange is the New Black) qui sera salué notamment par Sara Gilbert ou Tori Spelling.
A l’aube d’une toute nouvelle vie, la musicienne veut former un groupe qui soit comme un écho à ce nouveau départ. Influencée par Sufjan Stevens, Two Gallants, Bright Eyes et Edward Sharpe, London imagine le projet Hey, King!
Aujourd’hui, le duo est heureux d’annoncer la sortie de son premier album éponyme, le 2 avril prochain sur le label Anti (M Ward, Tom Waits, Andy Shauf). Produit par Ben Harper (supporter du duo depuis les débuts), l’album est une éblouissante collection de onze vignettes pop, développées et mûries lors de nombreuses tournées – notamment en première partie des Innocent Criminals d’Harper.
Voir la vidéo du single “Beautiful” ci-dessous:
« S’il y a un moment où les gens ont besoin de s’évader, c’est bien en ce moment, et toute cette année passée” affirme London. “Dans cette vidéo comme dans la chanson elle-même, nous avons essayé de partager cette volonté de rompre avec une certaine monotonie, de se débarrasser des déceptions, des angoisses et colères, pour juste s’éclater. Prendre du bon temps. » Plecity ajoute, “tout particulièrement avec le COVID, personne ne sait ce que seront nos vies dans les six mois à venir, donc, tout ce qui compte, c’est de trouver du fun et de l’aventure partout où l’on peut et d’aimer les gens (ou les animaux) que vous avez la chance de pouvoir aimer en ce moment. »
Les arrangements sur Hey, King! sont plutôt musclés, entraînants, comme des hymnes, évoquant tout aussi bien les titres les plus “poings-levés” d’Arcade Fire que les moments raffinés qu’on trouve chez Sufjan Stevens. Epique et remarquable, le titre qui ouvre l’album, “Beautiful” en est le parfait exemple. Galvanisant, avec London et Plecity qui chantent en harmonie, “Come on now come on and get me / Cause with you, the world that I see / Is beautiful “ dans un refrain, cathartique, qui fait du bien. Une déflagration plein d’espoir, qui s’avère salvatrice par les temps qui courent. Car même si le doute est partout, qu’on ne sait pas à quoi ressemblera le futur, la beauté est là, pas très loin. London poursuit, « Il faut se convaincre que des belles choses vont arriver. Y croire est un premier pas. ». Voilà le (petit) message du duo Hey, King!, qui espère bien qu’en entendant ces chansons, vous serez, à votre tour, gagnés par le même optimisme, en dépit de la sombre période que nous traversons.
HEY, KING!
1. Beautiful
2. Road Rage
3. Morning
4. Half Alive
5. Walk
6. Don’t Let Me Get Away
7. Get Up
8. Sorry
9. Sing Me To Sleep
10. Lucky
11. Holy